Marie Madeleine Gautier

Mes billets

Aussi loin que je me souvienne

Aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours peint ou modelé quelque chose. Mes premiers souvenirs datent de la maternelle. les premiers contacts avec la peinture, la pate àmodeler... Ensuite a l'école primaire en rentrant le soir, je dessinais au lieu de faire mes devoirs.
Mais, ce n'est qu'au Lycée que j’ai eu la possibilité de faire mes premières sculptures avec le professeur de travail manuel, c'est là que je me suis rendue compte que je voulais devenir sculpteur, je savais que je ne pourrais pas vivre sans créer.

Jamais aucune
rencontre, aucun peintre célèbre, aucune oeuvre ne m’a jamais donné envie de créer, ce besoin vient du plus profond de moi et je l’ai toujours ressenti. J'ai voulu faire les Beaux-Arts, parce que je ne crois pas au don qui tombe du ciel, je savais tres bien que j’avais besoin d'apprendre a dessiner et d'apprendre mon métier de sculpteur. Je ne connaissais aucun artiste, ce que je ressentais étaittrès confus. Les Beaux-Arts ont été une révélation pour moi, je me suis retrouvée dans un lieu où il y avait des centaines de gens comme moi, une vraie merveille! Au bout de 3 ans. j’ai commencé à travailler seule, j'ai pris tout ce que ie devais prendre, le reste c’était à moi de le trouver. Quand je regarde ce qui me reste des dessins ou des tableaux que j'avais faits, avant les Beaux—Arts, je me rends compte qu'en fait les formes que je fais aujourd’hui sont bien dans le même esprit. J'ai toujours dessiné des femmes et j'ai toujours été attirée par les formes généreuses a partir de la taille et fragiles, fréles au-dessus. Je ne me réclame d'aucune école, je ne pense pas qu'un artiste m’est influencé plus qu'un autre, peut-étre Botticelli quand j’étais enfant. Celui que j'admire le plus aujourd’hui, c'est Léonard de Vinci, j'aime aussi beaucoup les sculptures grecques antiques. Je crois que ce qui est le plus important pour n’importe quel artiste, c'est la poésie. C ‘est cette petite musique que l'on porte au fond de soi et qui chante pour les autres. Moi, ce qui m’intéresse c'est d’harmoniser les disproportions. Je voudrais montrer qu'une chose et son contraire peuvent tres bien coexister (et en harmonie encore !), que les disproportions et les oppositions juxtaposées s’enrichissent mutuellement. Rien n'est plus fade à mes yeux, qu'un visage lisse plus ennuyeux que le vert qu'on décline sous tous les tons pour faire un visage bien printanier. Ne croyez surtout pas à une quelconque doctrine de ma part, seulement j'aime l’humain,le 39 degré et j’essaye immodestement de faire partager ce sentiment.


Marie-Madeleine GAUTIER

Sculpteur Pastelliste

Corbeil, le 18 Juillet 2002